Alexandre Blaudeau
Séminariste en première année de second cycle, j’ai eu la grâce de vivre l’année dernière une année de stage intercycle au Togo, dans une paroisse du diocèse de Kara.
Ce stage s’inscrivait dans le cadre d’échanges entre les Eglises sœurs de Bayonne et de Kara en vue d’un jumelage dont la charte a été publiée en décembre 2016.
Je suis arrivé au Togo le 07 septembre 2016, pour un stage, qui dura près de dix mois, dans la paroisse Christ-Sauveur de Kara.
La ville de Kara est située dans la moitié nord du Togo, elle est considérée aujourd’hui comme la deuxième ville du pays après Lomé, la capitale. Le français est la langue officielle au Togo mais de nombreuses langues locales sont très présentes dans le quotidien. Le diocèse de Kara compte au moins sept langues différentes, en plus du français ; le kabyè y est majoritaire, c’est la langue du milieu où j’étais en stage. Le diocèse de Kara est assez jeune (érigé dans les années 1990), il est l’un des sept diocèses togolais.
Mon année de stage s’est articulée autour de trois missions principales.
Tout d’abord et principalement, la vie de la paroisse : participation aux différentes célébrations et activités paroissiales, découverte des mouvements d’action catholique, accompagnement des catéchumènes, petite vie communautaire avec les trois prêtres de la paroisse, …
Une autre mission consistait à donner un cours de formation humaine et religieuse auprès d’élèves du collège/lycée St Augustin de Kara. A raison d’une heure par semaine dans chacune des deux classes que l’on m’avait confiées, il s’agissait d’aborder les grandes questions de l’homme et de son rapport à la religion. A ce sujet, les élèves n’avaient aucune difficulté à reconnaître que l’homme est un être religieux car la religion est très présente dans le quotidien des africains.
Enfin, un troisième aspect de mon stage concernait la découverte du milieu et de ses réalités ecclésiales. Il est vrai que de nombreuses choses m’étaient peu communes voire totalement étrangères – c’est bien normal – et pour autant j’ai été touché, dès les premiers jours, par une réalité qui m’était très familière : l’Eglise. Accueilli dans une œuvre de l’Eglise catholique, au sein d’une paroisse, la réalité de l’Eglise universelle venait me rassurer au cœur d’une situation nouvelle et étrangère.
Outre ce fait, pour moi très marquant, et parmi de nombreux souvenirs, j’ai été touché par l’accueil à la fois très simple et très chaleureux des togolais, qui souvent me remerciaient pour ma présence chez eux alors qu’il me semblait que c’était plutôt à moi de les remercier pour leur accueil.
J’ai également pu apprécier et me réjouir de la piété populaire des fidèles et, en même temps, de l’exigence de formation chrétienne – nécessaire – proposée dans les paroisses.
Ce temps de stage au sein d’une Mission catholique, jeune de trente ans, m’a aussi amené à m’interroger sur l’aspect missionnaire de l’Eglise. J’ai plusieurs fois pu remarquer que là où l’Eglise s’était implantée, le milieu local s’était développé. Je crois que l’Eglise a un grand rôle à jouer dans le développement intégral de l’homme et des sociétés.
Très heureux de cette expérience en Afrique, je ne saurais qu’encourager de tels échanges car je crois possible un réel enrichissement mutuel entre les Eglises particulières, comme essayent de le faire celles de Bayonne et de Kara.